Kabukicho, KABUKICHO

Dominique Sylvain

Viviane Hamy

  • Conseillé par
    15 octobre 2021

    Japon, policier

    Chaque capitale a son quartier chaud. A Tokyo, ce quartier s’appelle Kabukicho. Le roman éponyme de Dominique SYLVAIN nous emmène dans ses bars à hôtesses et à hôtes. Oui, les hommes aussi vendent leur écoute et leur patience.

    J’ai aimé suivre le très élégant Yudai et sa patience avec sa cliente Akiko, elle-même hôtesse d’un autre club.

    J’ai découvert l’énigmatique Marie, colocataire de Kate, jeune anglaise que l’on retrouve morte enterrée.

    J’ai aimé l’inspecteur Yamada, qui après son coma tente de se remémorer ses précédentes enquêtes. C’est lui qui fera en sorte que la mort de Kate ne soit pas classée sans suite.

    J’ai aimé la tenancière du Club Gaïa dans lequel travaillaient Marie et Kate et qui connait Yamada depuis des années. Leur lien m’a touché.

    L’enquête a peu d’importance, elle piétine un peu d’ailleurs. L’intérêt du roman est dans la description de cette particularité de la société japonaise.

    Rassurez-vous, on croise aussi des yaks, comprenez des yakuzas qui cassent la figure au pauvre Yudai qui ne peut pas payer ses traites.

    L’auteure nous montre de jeunes adultes (il faut être jeune pour exercer ce métier plein d’alcool) qui se vendent comme des marchandises, les plus populaires étant les plus chers.

    Une immersion passionnante dans ce monde de la nuit japonais si particulier.

    Une citation :

    Dans les sociétés chrétiennes, le Mal reste assez central. On pense, notamment aux Etats-Unis, qu’un individu peut être foncièrement mauvais. (…) Au Japon, c’est différent. On s’attend à ce que les coupables s’inscrivent dans un contexte. Ils sont le fruit de leur éducation, de leur milieu. Les familles sont considérés comme responsables des actes de leurs proches. (p.233)

    L’image que je retiendrai :

    Celle de Akiko qui s’accroche à Yudai pire qu’une sangsue.


  • 21 février 2017

    Un vrai page-turner

    Lorsque la nuit tombe, Kabukicho, quartier chaud de Tokyo, s’éveille. C’est là que Kate travaille. Cette jeune anglaise a choisi de devenir une geisha des temps modernes : une hôtesse. Ainsi, elle tient compagnie à des hommes, les écoute et les distrait tout en les poussant à la consommation sans qu’il ne soit jamais question de sexe entre eux. Sauf qu’un jour, Kate disparaît sans laisser de trace et son père reçoit un mystérieux et inquiétant message. Bien décidé à la retrouver, il embarque immédiatement pour Tokyo et part à sa recherche.
    Sauf qu’il y a bien trop de pistes… Est-ce Yudai, cet hôte aussi charmant que menteur et très proche de Kate ? Est-ce que l’un de ses clients n’aurait pas supporté d’être éconduit ? Ou bien, serait-ce l’œuvre des Yakuzas, qui ont la main mise sur le quartier ? Tant de possibilité à explorer… Difficile de s’y retrouver dans cette jungle de mensonges et de faux-semblants.
    Dominique Sylvain nous offre un superbe roman. Tout d’abord parce qu’elle nous transporte totalement dans son histoire, juste avec sa plume. En lisant Kabukicho, l’immersion est assurée. L’impression d’être au Japon est bien là et on découvre un monde inconnu aux règles et aux habitudes différentes des nôtres. C’est tellement bien décrit et expliqué, que le lecteur n’a aucun mal à s’y projeter.

    Mais aussi et surtout car l’intrigue est captivante du début à la fin. Difficile de ne pas être emporté dès les premières lignes… L’alternance des points de vue entre les trois personnages principaux donne du rythme et attise la curiosité. Et même si l’identité du coupable est assez facile à percer, ses motivations sont quant à elles très surprenantes.

    En conclusion, Kabukicho est un thriller qui tient en haleine le lecteur jusqu’au point final. La plume de Dominique Sylvain transporte sans mal le lecteur et sa connaissance du Japon rend le récit plus que réaliste. À lire si la sordidité du monde ne vous fait pas froid aux yeux !