Le Horla

Dans une société où les valeurs sont perverties par l'argent et où les frontières de la science ne cessent de s'élargir, Maupassant renouvelle les manifestations du fantastique. Diables et fantômes ont disparu, le surnaturel, désormais intériorisé, naît de la conscience tourmentée de l'individu et des objets du quotidien. Au siècle de Charcot, le monde intérieur se révèle plus vaste et inquiétant qu'on ne l'aurait cru et la figure du fou s'impose avec sa logique propre. La frontière entre le conte cruel et le conte fantastique se fait alors d'autant plus ténue qu'ils puisent tous deux leurs racines dans le coeur de l'Homme. Marie-Claire Bancquart montre comment l'esthétique fantastique de Maupassant prend appui sur ses qualités de conteur réaliste.