Lise Deharme, cygne noir
EAN13
9782709672238
Éditeur
Jean-Claude Lattès
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Lise Deharme, cygne noir

Jean-Claude Lattès

Indisponible
Lise Deharme ne fut pas une femme facile.
André Breton s’est consumé d’amour pour elle. Louis Aragon, Jean Cocteau,
Antonin Artaud, Paul Eluard, Robert Desnos, l’adorèrent, suspendus à son
jugement lapidaire. Lise Deharme, née en 1898, régna sur les cœurs des
artistes avec l’aplomb d’une duchesse médiévale. Mécène de Giacometti et de
Man Ray, elle organisa dans son salon des réunions mémorables, sous l’œil
amusé de ses copines Marie-Laure de Noailles et Louise de Vilmorin.
Elle se maria une première fois avec l’héritier des magasins Old England,
homosexuel, qui se suicida. Elle connut l’immense amour avec Paul Deharme, qui
mourut jeune. Epousa alors son meilleur ami, Jacques, pathétiquement dévoué.
Lise était donc entourée, mais toujours seule.
Car Lise cachait des peurs, des fêlures et des manques. Jamais remise d’avoir
été haïe par sa mère, détestant son milieu fortuné sans en renier les bonnes
manières, elle préféra toujours la compagnie des fantômes à celle des humains.
L’obscurité, le surnaturel et les peurs, lui parlèrent beaucoup plus que les
convenances de salon. Ses textes, d’une magnifique étrangeté, sont tombés dans
l’oubli. Pourtant, ils révèlent ce qui a pu rendre fous les surréalistes  :
l’ésotérisme, mais aussi le goût pour la souillure, la sauvagerie, l’absurde,
les caprices insensés.
Lise Deharme ne s’endormait jamais sans avoir disposé, sur son lit, des petits
tas de livres. Elle mit un point d’honneur à mentir, tout le temps, sur tous
les sujets. Elle finit seule et ruinée, trop différente, trop inquiétante pour
que la postérité ne garde sa trace.
A moins qu’un livre ne vienne, enfin, la mettre en lumière.
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