Les Arméniens dans le commerce asiatique au début de l'ère moderne
EAN13
9782735118489
Éditeur
Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Date de publication
Collection
Hors collection
Langue
français
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Les Arméniens dans le commerce asiatique au début de l'ère moderne

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La poussée de la navigation occidentale au-delà du cap de Bonne Espérance et
l'activité connue des diverses compagnies des Indes sont les références
habituelles auxquelles renvoie le commerce de l'Asie entre le XVIe et le
XVIIIe siècle. Les Européens ont pourtant rencontré sur les routes de l'Asie,
maritimes ou continentales, des communautés marchandes bien établies qui, au
gré des circonstances et avant la colonisation, ont été aussi bien leurs
concurrents que leurs partenaires. Les Arméniens, déjà présents en Europe,
sont l'une d'elles ; le principal réseau commercial qui les représente à
partir du XVIIe siècle est celui de la Nouvelle-Djoulfa, un faubourg arménien
fondé près d'Isfahan après la déportation de l'Arménie du Centre-Est par le
chah de Perse Abbas Ier en 1604-1605. En se déployant d'Amsterdam au Bengale
et au Tibet, et jusqu'aux îles Philippines, en prenant appui sur toute une
série de ports et d'étapes répartis des rives de la Baltique ou de la
Méditerranée à celles de l'océan Indien ou de la mer de Chine, le réseau
commercial formé par les Arméniens de la Nouvelle-Djoulfa a de quoi susciter
la curiosité, sinon la passion de l'historien. Il n'a pas manqué de surprendre
aussi les contemporains : de la Nouvelle-Djoulfa, dont il découvre le faste
grandissant, le chevalier de Chardin dira qu'il est peut-être le plus gros
bourg du monde ; Gabriel de Chinon y verra, lui, une petite république.
Pourvoyeurs d'épices, de tissus, de soie, des produits les plus variés des
Indes ou de l'Europe, les marchands arméniens sont aussi les financiers du
chah de Perse, les ambassadeurs de l'empereur d'Éthiopie; ils deviennent
armateurs dans l'océan Indien, maîtrisent les techniques comptables et
commerciales en usage en Orient ou en Occident, négocient avec les souverains
ou les compagnies. Ils tentent également, alors que se construit le monde
moderne, d'y faire une place à leur nation, à la fois ancrée dans un pays
partagé et déterritorialisée. Dans la lignée de quelques travaux pionniers, ce
livre réintègre dans le champ de l'histoire un long moment du commerce
intercontinental, significatif non seulement des cheminements du capitalisme,
mais d'une étonnante aspiration à mettre les nations sur le rang des États.
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