L'insolente liberté des boutons d'or

Aline Issermann a grandi dans un petit village sarthois puis en banlieue parisienne, mais rien ne se passe comme on l’aimerait, et c’est le début d’une enfance pleine de fracas et de fureur sous l’autorité de parents, déboussolés d’après-guerre. Comment survivre à une telle accumulation de brutalité verbale ou physique, sinon grâce à une vitalité pour le moins gigantesque et à une curiosité avide et indestructible que seule l’enfance est capable d’offrir ? C’est le tour de force de ce livre, illustré par les dessins et bandes dessinées faits par l’auteure : emporter ses lecteurs dans un mouvement et une incroyable vivacité d’écriture pour oser dénoncer ce qui se cache dans le creux sombre et terrible de certaines familles et, en dépit de tout, dire l’émerveillement qu’est la vie.
Loin d’un nouveau récit d’enfance battue et de violence conjugale, L’insolente liberté des boutons d’or bénéficie de la vitalité exceptionnelle intacte de l’enfant, de l’adolescent puis de l’adulte, avec ses phrases incroyables, les seules capables de dire des moments si inimaginables qu’on les dirait sortis d’un roman de Dickens. Inspirée par ses souvenirs encore très vifs, Aline Issermann raconte, sans le moindre esprit de vengeance, son voyage au pays des gens qui grandissent, où les enfants et adolescents, innocents, jamais naïfs, doivent tout apprendre de la vie, de la mort, de la souffrance, des fortes émotions qu’ils éprouvent. Cette traversée est aussi celle d’un pays où le merveilleux est chaque jour une découverte inouïe.