L'aube de nos jours

Les secousses des vagues nous séparent de la rive marseillaise. Plein de gens admirent le bateau en vogue. Avec Farah et d’autres, nous visitons l’intérieur comportant salles de jeux, salles de danse et restaurants. Nous nous promenons aussi aux étages compartimentés, nous ne possédons pas de cabines, la traversée s’effectue en quelques heures. Seuls les voyageurs de longue durée logent dans des compartiments avec hublot dominant la vitesse de l’eau.
Je remonte sur le pont jeter mon regard sans lassitude sur les flots pénétrants de la mer. La vue me subjugue, cette étendue d’eau nargue jusqu’à l’infini. Il n’y a plus de terre, plus de rivages, plus de côtes. Seul le bleu extrême des larmes de la terre couverte de ses blancs nuages existe. La Méditerranée nous appartient.
Le soleil luisant s’adonne tout en grâce de sa prestance immobile sur le paquebot. Le gros navire paraît plus fort que le soleil sous son reflet s’éloignant, mais le naturel ne se revêt pas d’artifices et, gigantesque ou pas, le soleil domine de ses lueurs écarlates. Quelques heures après, accostant sur le rivage doré et ensoleillé de la Corse, nous descendons du Corsica d’où le ciel d’Ajaccio s’apparente à une autre terre.