Temps de livres

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Créée en 2009, cette entreprise propose des interventions et des formations sur la bande dessinée et les littératures de l'imaginaire. Sur le blog, retrouvez notre actualité, ainsi que des chroniques et des rencontres d'auteurs.

16 récits majeurs de 1939 à nos jours

Siegel Jerry, Finger Bill, Steranko Jim, Sprang Dick, Simone Gail

Urban comics

Conseillé par
24 février 2012

Comment comprendre l'univers DC

De 1939 à 2011, c'est près de 70 ans de DC Comics qui s'offre à nous. Des origines de Superman à la nouvelle Justice League, du récit Flash de deux mondes à celui du corps de Sinestro, ce ne sont pas moins de 16 histoires racontées par des auteurs célèbres : Alan Moore, Dave Gibbons, Gardner Fox, Alex Ross, George Pérez, Bob Kane, pour ne citer que ceux-là. Plonger dans la bible de DC Comics.


DC Comics Anthologie permet au lecteur néophyte d'entrer dans l'univers des super-héros DC. Rien que çà ! Est-ce qu'en moins de 300 pages, on peut résumer 72 ans de parutions ? La réponse d'Urban Comics est oui ! L'équipe éditoriale a choisi des épisodes qui permettent d'expliquer l'origine des personnages mais aussi de voir l'évolution graphique et narrative. On s'étonnera de voir Superman sauter par-dessus les immeubles ou Batman résoudre le meurtre de ses parents, on comprendra pourquoi il y a deux Flash ou deux Green Lantern. Ce pavé se divise en périodes précises (âges d'or, d'argent, de bronze, moderne). La mythologie DC c'est aussi le reflet des époques : la seconde guerre mondiale, Wonder-Woman dans la cuisine de la Justice League, Les différents visages de Batman ou le Superman aux cheveux longs. Chaque récit est précédé d'un texte qui présente une biographie des auteurs ainsi qu'une description de l'épisode : contexte, personnage et apparition précédente. Clair et concis le lecteur novice s'y retrouvera, tandis que l'habitué étanchera sa curiosité.

Pour sa deuxième parution Urban Comics a fait les choses en grand avec cette bible. On retrouve la qualité : que ce soit le choix des récits, du format ou du prix. Il y a aussi une quantité : 16 histoires pour 288 pages. Si les épisodes ne sont pas tous des inédits, ils sont assez rares en français. Autant en profiter.

Conseillé par
23 février 2012

Un classique !

Dros Delnolch. Six murs de pierre et une forteresse qui protège l'empire Drenaïe. Huit mille hommes la protègent. La plupart sont des fermiers, des hommes qui ne connaissent pas la guerre. En face d'eux, un demi-million de Nadirs menés par un chef charismatique. L'empire Drenaïe est-il condamné ? En dernier recours, ils font appel à Druss, celui qu'on appelle Marche-mort. Malgré son âge, va-t-il renverser le cours de la bataille ?

Ecrit en 1984, Légende reste un classique du roman de fantasy. On pourrait s'attarder sur cette forteresse assiégée, sur le charismatique Druss, mais depuis sa parution, beaucoup de choses ont été écrites sur eux. C'est pourquoi je n'en parlerais presque pas. Si les drenans sont intéressants, le chef des Nadirs l'est tout autant. Ulric n'est pas qu'un simple envahisseur. Il n'est certes pas le méchant. Alors que son peuple est constitué de tribus, il réussit à les assembler en une seule, pour pouvoir agrandir son territoire. Tout au long du roman, on s'apercevra à quel point Ulric est loyal, juste et fin stratège. A côté de lui, Druss n'est qu'un guerrier rustre. C'est là toute l'ambivalence de Légende : le peuple "barbare" qui use de stratégie contre la civilisation qui n'en a aucune.
Les personnages secondaires sont importants. Du nadir manchot devenu ingénieur, au brigand loyal "Flécheur", David Gemmel peint des personnalités attachantes. Les assiégés, sous les ordres de Druss, vont comprendre l'importance de tenir la citadelle. Est-ce qu'elle tombera ? On n'en sait rien et chaque jour sera une victoire. Ce sont les actions de ses hommes, soldats comme fermiers, qui permet à Légende d'être plus qu'un simple roman de Fantasy. Druss et sa hache Snaga sont superbes, Rek et ses actions de Berserker valent la lecture, comme la magie des Trente, mais sans ces simples hommes, la forteresse tomberait.

Comme le décrit si bien l'éditeur, Légende c'est Alamo en fantasy. Un roman de pur divertissement qui allie action et grands sentiments. C'est sanglant, émouvant, mais on en redemande. A ne pas mettre en toutes les mains sous peine de devenir dépendant de L'auteur.

http://temps-de-livres.over-blog.com/article-legende-99968438.html

Conseillé par
24 novembre 2011

Bluffant !

Quand on interpelle Jay par son ancien nom de famille, il tique. Quand sa mère lui donne une clé marquée d'une croix gammée, il y a de quoi être étonné. Un héritage qui pourrait être fatal à Jay. Des tueurs sont à ses trousses, la CIA semble le connaître et un agent du Mossad le suit comme son ombre. Lui qui voulait mourir à petit feu, le voilà servi, ça arrivera peut-être plus tôt que prévu.

Un conseil : ne lire Le projet Bleiberg que si vous n'avez rien de prévu sinon le dilemme sera cornélien. Ce livre ne se lit pas, il se dévore. David S Khara, l'auteur, est un homme qui a vécu plusieurs vies : journaliste, sportif, chef d'entreprise. Est-ce cela qui donne à ce thriller une vitalité au rythme, une humanité aux personnages ? Je ne sais pas mais quelle réussite. Un livre qui mêle espionnage, histoires de la seconde guerre mondiale, j'en ai lu, mais ce livre est vraiment différent. Nous suivons d'un côté Jay Novacek qui essaie de résoudre le mystère de cette clé, sans perdre la vie. En parallèle, nous suivons plusieurs hommes, qui entre 1924 et 1945, ont tentés d'élever la race aryenne. Ces deux histoires ne sont que le sommet de l'iceberg. Mené tambour battant, l'histoire devient de plus en plus mystérieuse au fil de la narration. Malgré l'emploi du flashback, l'auteur ne perd pas le lecteur.


Si les personnages principaux sont habilement caractérisés, David S. Khara nous fait entrer dans la peau de personnages célèbres ou inconnus. C'est un des tours de force de ce livre. La psychologie des différents personnages, la vision qu'ils portent sur l'action en cours. D'Himmler au mystérieux agent du Mossad, en passant par un obscur savant russe, vous ressentirez l'histoire par leurs actions. Des personnages plus vrais que nature, si bien que j'ai vérifié ce qui était réel, car l'auteur se sert d'anecdotes, de lieux, de faits et de personnages pour nourrir son intrigue.
Ce livre, troisième ouvrage des éditions Critic, a connu un succès sans précédent. Près d'un an après, il est édité en format poche chez 10-18. Si ma prose ne vous a pas convaincu, l'édition le devrait, non?

Bluffant de réalisme, humain, mais loin des personnages d'espions flamboyants ou de policiers dépressifs, le projet Bleiberg est juste sublime. L'ouvrir c'est l'adopter.

http://temps-de-livres.over-blog.com/article-le-projet-bleiberg-89728974.html

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4 novembre 2011

Un scénario en dents de scie, mais quel dessin !

Louve est restée avec Aaricia au village pendant que Thorgal est parti à la recherche de son fils Jolan. Louve a hérité du caractère de son père. A la suite d'une dispute, elle fugue. Elle retrouve les garçons du village qui brutalisent un loup, tombé dans un piège. Louve essaye de les en empêcher, mais elle tombe elle aussi dans le trou...

Louve fait partie de la collection Les mondes de Thorgal. Collection qui présente les albums qui s'éloignent de la série pincipale, comme Kriss de Valnor ou Louve. Si le dessin est fait par Roman Surzhenko, la couverture est réalisée par Grzegorz Rosinski. Roman reprend un dessin réaliste qui n'a pas à rougir d'être aux côtés du dessinateur Rosinski. Son trait est gracieux et permet de faire vivre l'univers de la jeune Louve. Tous les détails sont présents. La vie des vikings, les animaux, les émotions. C'est un beau challenge qu'a relevé l'artiste russe. On l'avait remarqué sur Les carnets secrets du Vatican, ainsi que sur La meute de l'enfer. Il est à noter qu'entre mai 2010 et aujourd'hui, quatre albums de Roman ont été édité. Hasard du calendrier ou rapidité d'exécution ? C'est un artiste à suivre assurément.
Si le dessin a la main assurée, ce n'est pas le cas du scénario. C'est d'autant plus déplaisant qu'il est écrit par Yann, un scénariste prolifique insaisissable. Ce premier tome regorge de mésaventures pour la jeune héroïne.

On pourrait en tirer trois autres albums. L'histoire est sympathique pourtant, ressemble aux albums Aaricia et L'enfant des étoiles. Mais là où ces deux livres comportaient plusieurs histoires entrecoupées, Raissa est une histoire avec plusieurs aventures. L'autre point que j'en retire, c'est l'ambiance. Certains thèmes semblent s'adresser à des enfants. Pourquoi pas ? Montrer l'égalité fille-garçon, le caractère volontaire de Louve. De l'autre côté, les thèmes du complot, de la vengeance, bref des thèmes plus adultes sont présents. A la lecture, cette hésitation de ton gêne. Est-ce parce que Louve est une jeune enfant et que la cible éditoriale hésite entre adolescents et enfants ? Pour ma part, l'un ou l'autre ne me gênerait pas. Ces deux points sont à déplorer alors que Yann semble s'amuser dans l'enchaînement des situations. Ainsi, il arrive à introduire du Lanfeust de Troy et ça passe.

A trop hésiter entre écriture adulte et jeunesse, Raïssa ne trouve pas toute la force dont il aurait besoin. Tel qu'il est, il n'est qu'un tome de plus dans la saga Thorgal. On espère que les dieux d'Asgard et de Rome enverront leurs muses respectives enchanter Yann et Roman. Un album en demi-teinte, en attendant le suivant ?

http://temps-de-livres.over-blog.com/article-louve-t1-raissa-87932556.html

Pocket Jeunesse

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13 octobre 2011

Etonnant et surprenant roman métaphorique

Sur une île, des meurtres inexplicables sont commis. Au point que l'île est évacuée. Sauf quatre orphelins enfermés dans une pêcherie. Sur le continent, Mike (ancien insulaire) accepte d'être le fruit d'expériences scientifiques. Le jeune Lieutenant Randolf Stevens, lui, est traqué pour avoir trahi la dictature du général.

Si la quatrième de couverture ne s'arrête que sur un seul point, le livre a une thématique plus large. Première chose : les rats sont traités ici de manière intelligentes. A contrario du livre Les Rats de James Herbert, les rongeurs sont décrits de manière plausible et non plus destructrice. Rats se caractérise aussi par l'utilisation au sens large du mot éponyme. Ce sont aussi les humains, les rats : rats de laboratoire, être fait comme un rat, mais aussi l'union fait la force ! En choisissant trois lieux distincts pour son histoire, David Fermer permet de mettre en avant trois groupes de personnages. Sur l'île, il n'y a aucune échappatoire. David et ses amis font devoir contourner les milliers de rats pour circuler librement, au pire, faire face et ne pas paniquer. Mike, suite aux expériences, va devoir vivre dans les égouts. Il y découvrira leurs habitants. Quant à Randolf, il devra s'allier à un vieux professeur, pour faire tomber le gouvernement en place.


Contrairement à la quatrième de couverture, l'intrigue est plus complexe. Il est question de survivre dans un futur où la défiance, la paranoïa sont habituelles (méfiance envers les insulaires, les orphelins, déviance de la science, dictature militaire). Les personnages clés, par leurs actions ou la naissance, sont devenus des parias de la société. Etant humains, ils vont s'unir et la combattre. Comme il est dit plus haut, David Fermer suit une logique particulière. Logique qu'il suivra jusqu'au bout. S'il est bien question de rats, les humains le sont aussi. Même s'il est question de science, les explications sont rapides, voire minimes. On s'approche plus d'un roman noir d'anticipation (une dystopie), que d'un livre d'horreur ou de science-fiction. Les personnages ne sont pas détaillés. C'est plutôt l'action de groupe qui intéresse David Fermer et la réaction qui s'ensuit.
Avec Rats, la littérature imaginaire allemande a trouvé un nouvel auteur. Si Michael Ende est devenu un auteur classique (Momo-L'histoire sans fin), il y a depuis peu des nouveaux auteurs germaniques. On pourra citer Andreas Eschbach, Kai Meyer ou Cornelia Funke. Avec Rats, David Fermer s'inscrit dans cette mouvance.

Rats est un livre troublant, parfois effrayant, mais qui nous questionne. La survie, la sociabilité, mais aussi être humain avec des failles. Sur fond de roman noir, une belle métaphore sur les rats. Saisissant !

http://temps-de-livres.over-blog.com/article-rats-86492172.html